Agri-Sahel

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Tribune


Le SYNTAP veut faire entendre la voix des paysans dans le cadre de la transition

Dans une déclaration que nous avons reçu, le Syndicat des travailleurs de l'Agropastoral fait sa lecture de l'insurrection populaire qui a conduit au départ de Blaise Compaoré au Burkina Faso. Il  souhaite prendre part aux débats dans le cadre de la transition afin de sauver selon elle, l'agriculture burkinabè en péril.

 

L’insurrection populaire survenue dans notre pays donnait aux populations paysannes, l’espoir d’être pris en compte dans le concept démocratique de notre pays, d’être des citoyens au sens propre du terme, jouir de tous les droits qui leur sont dus, et échapper au régime esclavagiste dont ils souffrent. Seulement, L’unique organe de paysans pauvres, qui représente les intérêts des 85% des notre peuple,  qui depuis plus d’une décennie, se bat contre la transformation de cette masse, en ouvriers agricoles, rencontre beaucoup d’obstacles, beaucoup de barrières pour accéder aux responsables de la transitions, pour leur dire que dans le contexte actuel, l’intérêt des paysans ne se trouve dans la simple remise du train sur les rails,  lesquels rails débouchent dans un gouffre, mais dans une reconstruction totale de la voie pour aiguiller notre train vers le développement réel et souhaité du Faso, fondé sur le développement de son peuple, dans la justice et la paix.

Aujourd’hui, le mécanisme infernal, imposé par les puissances politiques et financières est en marche, dans une batterie d’instruments matériels et humains pour s’accaparer de nos semences et de nos terres, bref,  de notre agriculture.

Elles nous proposent de revivre, en plus méchante, l’expérience de nos frères zimbabwéens à une époque de leur histoire. Eux au moins, n’avaient pas connu   TERMINATOR qui les prive de leurs semences. Le Burkina ne l’échappera pas et par voie de conséquence, la sous région et d’autres pays d’Afrique

 

 Il est plus que urgent d’arrêter la machine ; de démonter ce mécanisme de la trahison, et travailler à la sécurisation de l’agriculture familiale pour la survie de nos peuples, actuels et futurs. La situation actuelle est propice pour un changement radical dans l’orientation dangereuse de notre agriculture.

C’est for de cette conviction, que le syndicat national des travailleurs de  l’agropastoral SYNTAP souhaite prendre  part aux débats pour sauver notre agriculture.        

 

 


           

   
   

LE SECRETAIRE GENERAL DU SYNTAP

   

 

   

 

   

Ousmane TIENDREEOGO

   

Cel : +226 76 60 63 09

   

E mail :     tosyntap@gmail .com

   
   

 

 

 


19/11/2014
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APE: nous sommes au bord du gouffre

                                                                                                                                                                                                       Source: Sedalan

Ces jours-ci, j'ai lu dans la presse africaine, à plusieurs reprises que l'Afrique de l'Ouest se préparait à faire « un grand pas » ou « un bond » « en avant ». Voilà 10 ans que les pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest) négocient leur Tarif Extérieur Commun (le TEC), c'est à dire l'ensemble des droits de douanes à l'importation. S'il a fallut dix ans de négociations, c'est bien que celles-ci n'étaient pas faciles ! Alors avant de se réjouir, il faudrait regarder le résultat. Or, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas trouvé un journaliste pour en expliquer le contenu, ni un homme politique pour expliquer les choix qui ont été faits.

Or ces choix sont désastreux pour l'Agriculture du Burkina et de l'Afrique de l'Ouest. Les paysans n'ont rien obtenu de ce qu'ils ont demandé. Un seul exemple, alors que les pays de l'Afrique de l'Est protègent  leur filière riz avec succès, en taxant leurs importations de riz de 35 % à 75 %, la CEDEAO a maintenu son taux à 10 %, avec les résultats que nous connaissons bien, nos pays sont envahis de vieux riz (jusqu'à 10 ans d'âge) à prix cassé (le riz également cassé, mais baptisé « brisure de luxe ! ». Or, on nous annonce que le nouveau TEC va entrer en vigueur le 1er janvier 2015.

Et comme une catastrophe n'arrive jamais seule, je viens d'apprendre que l'Europe vient de signer, sans débat, l'Accord de Partenariat Economique (APE) avec l'Afrique de l'Ouest – l'Europe n'ayant pas le courage d'appeler cet accord « Accord de Libre Echange », ce qu'il est en réalité. Lire la suite

 


16/12/2014
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Jules Zongo, secrétaire générale de la Fédération nationale des jeunes professionnels agricole: "il y a un problème d'éfficacité de l'aide apportée aux producteurs"

 

 

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En 1997, un groupe de jeunes issus des centres de formation de jeunes agriculteurs ou des centres de promotion rurale  fédère leurs groupements respectifs pour créer la Fédération nationale des Jeunes professionnels agricoles(FNJPA).A l’époque il s’agissait de mieux faire entendre la voix des jeunes agriculteurs dont les préoccupations n’étaient forcément les mêmes que celles des aînés. A l’heure ou la communauté internationale appelle les décideurs africains à promouvoir les jeunes dans le secteur agricole, Agri-sahel a rencontré Jules Zongo, le secrétaire générale de la FNJPA. Dans cet entretien il évoque entres autres, les raisons du peu d’intérêt des jeunes pour l’agriculture, l’insuffisance des investissements dans les exploitations familiales et ses craintes par rapport à l’agrobusiness.

Agri-sahel : Pourquoi  avoir créé une organisation professionnelle agricole, uniquement pour les jeunes ?

Jules Zongo : Parce que les jeunes ont des problèmes spécifiques à eux, qui ne sont pas forcément pris en compte dans les autres associations de producteurs. Etant issu de centre de formation ces jeunes ont acquis un certain nombre de connaissance qu’ils n’arrivaient pas mettre en pratique. Sur le terrain ils étaient confrontés aux ainés qui ne sont pas toujours ouverts aux innovations technologiques. A côté de ce problème majeur, il y a aussi la question de l’accès à la terre. Les jeunes n’accèdent pas facilement à la terre surtout que beaucoup de parent veulent que leurs enfants continuent à travailler pour le compte de la famille. Or le jeune qui est formé dans un centre à d’autres idées et d’autres ambitions. Nos ainés, nos parents mènent une agriculture de subsistance. Au-delà de cette agriculture qui se limite aux besoins alimentaires et sociaux tels que assurer les mariages ou les funérailles, les jeunes ont d’autres besoins .Ils veulent vivent décemment .D’où un conflit d’intérêt.

Agri-sahel : La situation n’a-t-elle pas évoluée aujourd’hui ?

Jules Zongo : C’est une réalité que certains jeunes vivent toujours. Toutefois la situation a un peu évolué. Avec le brassage entre ces jeunes et les ainés, et au fil du temps, les gens comprennent qu’on ne peut plus continuer à mener une agriculture de subsistance. D’ailleurs on peut même dire que la présence de ces jeunes à contribuer énormément aux changements de mentalité.

Agri-sahel : Quand vous dite que les jeunes aspirent à une autre forme d’exploitation, s’agit-il de l’agrobusiness ?

Jules Zongo : Non. En fait  quand les jeunes sortent de centre formation, ils ne voient pas forcement l’agrobusiness. Ils veulent avoir leurs propres exploitations ou alors, que même au sein de l’exploitation familiale qu’on puisse les responsabiliser et surtout qu’ils puissent profiter des revenues de cette exploitation agricole. Or sur le terrain on constate que même si les jeunes constituent la principale main d’œuvre, c’est le chef de famille qui profite des recettes soit en prenant une nouvelle femme ou pour organiser des funérailles.

Agri-sahel : Cela explique-t-il le fait que les jeunes ne s’intéressent pas l’agriculture ?

Jules Zongo : Bien sûr. Certains jeunes ne pensent pas qu’ils puissent gagner leur vie à travers l’exploitation de la terre parce que tout simplement, ils voient que leurs ainés ont du mal à s’en sortir. Donc ça ne les motive pas. Toutefois ceux-là qui ont bénéficié de formation ou qui ont reçu certaines informations savent qu’ils peuvent réussir s’ils acceptent de prendre l’agriculture comme un métier. Car la plupart des jeunes ne voient l’agriculture comme un métier. Ils pensent que c’est parce qu’on a échoué ailleurs qu’on retourne à la terre. Pire même les autorités ne considèrent pas l’agriculture comme un métier. Quand vous partez à la police pour établir votre pièce d’identité, si vous dites que vous ne faites rien, ils mettent automatiquement cultivateur. C’est un fourre-tout.

Agri-sahel : Il y a quand même quelques jeunes qui commencent à s’y intéresser et qui y trouvent  leur compte. N’est-ce pas?

Jules zongo : Oui depuis un certain temps il y a un intérêt. De plus en plus de jeunes quittent les villes pour s’installer dans les villages afin de pratiquer l’agriculture. D’abord ils ont du mal  à trouver de l’emploi en ville. Ensuite grâce aux informations qu’ils reçoivent à travers les médias, certains jeunes finissent par être convaincus qu’ils peuvent gagner leur vie dans la production agricole. De plus, il y a aussi ceux qui ont été formé dans les centres de formation professionnelle. On constate même un flux migratoire des jeunes de la ville vers le milieu rural.

Agri-sahel : Que préconisez-vous pour attirer plus de jeunes vers ce secteur ?

Jules Zongo : Nous nous pensons qu’il faut mettre l’accent sur la formation professionnelle. Il ne s’agit pas obligatoirement d’augmenter les centres de formation mais plutôt augmenter le nombre des jeunes formés et surtout revoir les modules de formation qui sont dispensés dans ces centres. Au niveau de l’effectif de certains centres ça ne va pas. Pour un centre qui peut accueillir plus de 100 à 150 élèves et on se retrouve  avec moins de 30 personnes. Certains même abandonnent en cours de route parce qu’ils n’y trouvent pas leur compte. Car il ne s’agit pas seulement d’aller apprendre les techniques culturales c’est-à-dire le semi en ligne, la traction animale, etc. Le jeune qui va dans un centre formation a besoin de savoir  par exemple en investissant tant et tant combien il peut espérer gagner. Il s’agit surtout de lui apprendre à gérer convenablement son exploitation. Il faut développer des modules en entreprenariat .Je me rappelle qu’une fois nous sommes allés former des jeunes dans un centre pendant 6 jours. Ils nous ont avoué que n’eut été cette formation, ils envisageaient de faire autre chose que l’agriculture bien qu’étant dans un centre de formation agricole.

Agri-sahel  : Parlant de votre expérience personnelle, comment êtes-vous venu à l’agriculture ?

Jules Zongo : Après ma terminale il y a eu le lancement d’un projet en 1994, appelé projet brigade de production qui était un projet des engagements nationaux. J’étais intéressé et donc je suis allé prendre part au recrutement. Par la chance j’ai été retenu. Nous avons été formés à Kamboinsin au Centre de formation des formateurs agricoles de Kamboinsin la première année. Après cette phase théorique, il fallait obligatoirement produire pendant une année. Nous avons donc été affectés dans les centres de production pour la pratique. C’est ainsi que je suis allé au centre de formation PK 60 à Fada. A l’issue de la formation, il appartenait à chacun de chercher un terrain pour exploitation. Mais comme moi je venais de Ouagadougou, ce n’était pas évident de trouver une terre aux alentours. Par contre au centre de production il y avait des possibilités .Donc j’ai décidé d’y rester.

Agri-sahel : Quitter Ouagadougou la capitale où la plupart des jeunes rêvent de travailler dans un bureau, pour pratiquer l’agriculture. Qu’est ce  qui a bien pu vous motivez ?

Jules Zongo : Il faut dire que pour moi l’agriculture est une vocation. Pendant les vacances je partais au village .Je voyais comment les gens travaillaient. Ça m’intéressait beaucoup.

Agri-sahel  : Et quelle a été la démarche pour avoir accès à la terre ?

Jules Zongo : Nous avons eu la chance qu’au centre même de production, il y avait des possibilités énormes là-bas. Il y avait plus de 1000 hectares aménagés. Nous avons écrit à l’époque au ministre de l’agriculture qui nous a concédé 80 hectares. Donc ça été relativement facile pour moi d’avoir une exploitation. Même jusqu’à présent c’est là que travaillons. Nous avons chacun environ 8 hectares. En dehors de cela, certains d’entre nous négocient des terrains avec les propriétaires terriens. Jusqu’ à présent à l’Est les jeunes n’ont pas beaucoup de difficultés à accéder à un lopin de terre contrairement Sapouy et Léo où les agro-businessmen sont en train d’accaparer les terres. L’aspect pécuniaire n’a pas encore pris le dessus à Fada. J’espère qu’ils (parlant des agro businessmen) ne vont pas m’entendre et commencer à faire main basse sur nos terres(Rires)

Agri-sahel  : Craignez-vous autant les agro- businessmen?  

Jules Zongo : Oui bien sûr. Parce que ce que nous constatons que lorsqu’on parle d’agro- businessmen, les gens ont tendance à croire que c’est lorsqu’ils vont prendre 30 à 50 hectare qu’il font de l’agro-business.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Ils viennent acheter de grosses superficies et lorsqu’ils ont les papiers, ils n’exploitent pas. C’est pourquoi nous pensons d’ailleurs que l’agrobusiness doit être mieux défini. Et surtout qu’il ait un cahier des charges qui les obligent à suivre certaines conditions plutôt que d’aller borner des terres et disparaître. Certes, il y a quelques personnes qui ont de grandes superficies qu’ils exploitent et qui sont même des modèles. Mais ce sont des exploitants familiaux. Cependant, ceux-là qui viennent comme ça pour s’intégrer et faire de l’agriculture un business ne tiennent pas. En tous cas ils sont rares.

 

Agri-sahel  : Donc pour vous l’agrobusiness n’est pas rentable ?

Jules zongo : Je n’ai pas dit ça. Toutefois ce n’est pas évident. Car c’est exactement faire du commerce. J’ai acheté telle chose à tant de francs, il faut obligatoirement que je le revende pour gagner un bénéfice de deux ou trois fois plus. Or dans l’agriculture souvent ce n’est pas le cas. D’ailleurs ce n’est parce qu’on a les moyens qu’on peut réussir dans l’agriculture et souvent, ils n’ont pas de compétence techniques. Il y a une étude qui été menée par le RVCC avec le GRAF dans la région du centre sud et qui montre que ceux-là qui ont de gros moyens ne sont pas ceux réussissent. On peut voir dans une exploitation des gens qui ont deux ou trois tracteurs et bien d’autres investissements importants mais qui malheureusement qui n’arrive pas à rentabiliser. Pire, leurs rendements, comparés à ceux des exploitants familiaux, étaient en deçà des attentes. Les petits exploitants avaient de meilleurs résultats. Cela veut dire que ceux qui veulent faire l’agrobusiness doivent se former ou alors embaucher du personnel compétent. Et également il faut faire des investissements réfléchis .Sinon à la limite on pourrait penser que c’est tout simplement du blanchiment d’argent

Agri-sahel : Conformément aux engagements de Maputo, le gouvernement du Burkina Faso investi en moyenne 10% de son budget dans l’agriculture. En tant que producteur sentez-vous réellement ses efforts dans les champs ?

Jules Zongo : Tout en louant les efforts du gouvernement, nous disons qu’il reste encore beaucoup à faire. Pour un pays ou plus 80% de la population dépend de l’agriculture, même 14% c’est insignifiant. Pour que les producteurs puissent sentir réellement les efforts, il faut beaucoup plus que ça. L’Etat n’arrive pas couvrir les besoins des producteurs en intrants. Par exemple très peu de producteurs ont accès aux engrais subventionnés. On essaye de cibler les plus vulnérables pour donner les semences améliorées et les engrais. Certains producteurs qui gagnent les semences améliorées n’ont pas les moyens pour prendre l’engrais malgré la subvention. Or, pour que la semence améliorée puisse s’exprimer  il faut l’engrais. Il y a donc un problème d’efficacité.

Même pour le mode de distribution, la meilleure formule reste à trouver. Actuellement les organisations paysannes dont le rôle aussi est d’assurer un appui conseil à leurs membres ne sont pas responsabilisées dans la distribution des intrants. Pour nous, lorsqu’on appui un producteur au cours d’une année, il faudrait que l’année suivante cette personne puisse être à mesure d’acquérir les semences de bases avec ses propres moyens plutôt que d’attendre encore de l’aide. Or chaque fois c’est la même chose. Par exemple, les organisations professionnelles agricoles pourraient faire des achats groupés pour redistribuer à leurs producteurs. Dans le cas contraire tous les efforts de l’Etat pourraient être mis en cause, le jour où il viendrait à se retirer.

 

Entretien réalisé par Fatouma Sophie Ouattara

Sofifa2@yahoo.fr


30/09/2014
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Le jeune rappeur burkinabé, Smarty aux côtés des agriculteurs



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Parmi les célébrités, qui ont pris part à  la campagne « Cultivons » de l’ONG Oxfam lancée en juin 2011, figure le lauréat du prix Découverte RFI 2013,  le rappeur ,Smarty. Ce dernier à confier  au journal Sidwaya, lors d’un entretien réalisé le 26 février dernier, sur les raisons de son engagement.  « Le secteur rural, c’est 30% de bénéfice brut, burkinabè, comprends-tu ma lutte ? Monsieur le président, revoyez le financement. Ce pays repose sur l’épaule des paysans », tel était les mots  de son intervention sur le titre « Où sont passés nos 10% ? ». Lire l' article 


11/03/2014
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