Agri-Sahel

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Le SYNTAP veut faire entendre la voix des paysans dans le cadre de la transition

Dans une déclaration que nous avons reçu, le Syndicat des travailleurs de l'Agropastoral fait sa lecture de l'insurrection populaire qui a conduit au départ de Blaise Compaoré au Burkina Faso. Il  souhaite prendre part aux débats dans le cadre de la transition afin de sauver selon elle, l'agriculture burkinabè en péril.

 

L’insurrection populaire survenue dans notre pays donnait aux populations paysannes, l’espoir d’être pris en compte dans le concept démocratique de notre pays, d’être des citoyens au sens propre du terme, jouir de tous les droits qui leur sont dus, et échapper au régime esclavagiste dont ils souffrent. Seulement, L’unique organe de paysans pauvres, qui représente les intérêts des 85% des notre peuple,  qui depuis plus d’une décennie, se bat contre la transformation de cette masse, en ouvriers agricoles, rencontre beaucoup d’obstacles, beaucoup de barrières pour accéder aux responsables de la transitions, pour leur dire que dans le contexte actuel, l’intérêt des paysans ne se trouve dans la simple remise du train sur les rails,  lesquels rails débouchent dans un gouffre, mais dans une reconstruction totale de la voie pour aiguiller notre train vers le développement réel et souhaité du Faso, fondé sur le développement de son peuple, dans la justice et la paix.

Aujourd’hui, le mécanisme infernal, imposé par les puissances politiques et financières est en marche, dans une batterie d’instruments matériels et humains pour s’accaparer de nos semences et de nos terres, bref,  de notre agriculture.

Elles nous proposent de revivre, en plus méchante, l’expérience de nos frères zimbabwéens à une époque de leur histoire. Eux au moins, n’avaient pas connu   TERMINATOR qui les prive de leurs semences. Le Burkina ne l’échappera pas et par voie de conséquence, la sous région et d’autres pays d’Afrique

 

 Il est plus que urgent d’arrêter la machine ; de démonter ce mécanisme de la trahison, et travailler à la sécurisation de l’agriculture familiale pour la survie de nos peuples, actuels et futurs. La situation actuelle est propice pour un changement radical dans l’orientation dangereuse de notre agriculture.

C’est for de cette conviction, que le syndicat national des travailleurs de  l’agropastoral SYNTAP souhaite prendre  part aux débats pour sauver notre agriculture.        

 

 


           

   
   

LE SECRETAIRE GENERAL DU SYNTAP

   

 

   

 

   

Ousmane TIENDREEOGO

   

Cel : +226 76 60 63 09

   

E mail :     tosyntap@gmail .com

   
   

 

 

 


19/11/2014
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Innovation : Afrique verte lance une bourse virtuelle des produits agricoles

 

 


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  www.simagri.net .C’est  la toute  nouvelle plateforme, lancée par  l’Association pour la Promotion de la Sécurité et de la Souveraineté Alimentaires au Burkina (APROSSA - Afrique Verte et ses partenaires en vue de permettre à l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur agricole, de faire de bonnes affaires. Une  bourse virtuelle qui vient en complément des boursières céréalières qu’organise régulièrement Afrique verte et dont l’importance n’est plus à démontrer.

 La plateforme SIMAgri a l’avantage d’offrir l’opportunité aux acteurs d’accéder au marché agricole en tout temps et en tout lieu. L’accès est d’autant plus facile, dans la mesure où  la plateforme est accessible via le téléphone portable. Il suffit d’envoyer un SMS au 3144 en précisant le produit et le marché  qui vous intéresse. En plus des prix des produits, SIMAgri permet d’accéder aux offres de vente et d’achat, aux informations sur la situation nationale et également, à l’analyse des tendances des marchés. Dans les jours à venir les responsables d’Afrique verte prévoient d’ajouter des services supplémentaires tels que les prévisions météorologiques et les informations sur les prix des intrants agricole.

Selon le coordonnateur national de Afrique verte, Philippe KY, SIMAgri n’est pas la première plateforme du genre au Burkina  mais elle a le mérite d’avoir pris en compte certaines  erreurs commises par les autres plateformes de par le passer. Aussi, a-t-il souligné,  les prix des produits fournis par la plate-forme communautaire sont  sûrs et fiables. Cela est rendu possible grâce à  un travail  minutieux à la chaine, effectué  à la base   par non seulement les  enquêteurs,  mais aussi les administrateurs,  les animateurs et les superviseurs. Les prix sont récoltés sur 26 marchés et concernent particulièrement  le maïs, le mil, le soja, le riz, le niébé, les oignons, les tomates les caprins, les ovins ou encore des bovins, etc. 

 Comment ça marche ?

Tout le monde peut accéder à SIMAgri . Il faut  avoir  avoir un téléphone portable ou disposer de la connexion internet. Pour les utilisateurs du téléphone, il suffit d’envoyer un SMS au numéro 3144. Par exemple, si vous voulez obtenir le prix du maïs blanc au marché de Sankaryaré, il faudra composer : GETPRIX(espace)#MAIB#SANK et envoyer au 3144. Pour connaitre les codes, un guide d’utilisateur  est téléchargeable  sur la plateforme. Une application SIMAgri mobile y est également disponible. Le coût d’un SMS est de 30 FCFA.

  Quant à l’utilisateur du site internet, il doit impérativement créer un compte en remplissant un formulaire s’il veut voir les prix des différents produits et espérer effectuer des achats/ventes.




20/02/2015
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APE: nous sommes au bord du gouffre

                                                                                                                                                                                                       Source: Sedalan

Ces jours-ci, j'ai lu dans la presse africaine, à plusieurs reprises que l'Afrique de l'Ouest se préparait à faire « un grand pas » ou « un bond » « en avant ». Voilà 10 ans que les pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest) négocient leur Tarif Extérieur Commun (le TEC), c'est à dire l'ensemble des droits de douanes à l'importation. S'il a fallut dix ans de négociations, c'est bien que celles-ci n'étaient pas faciles ! Alors avant de se réjouir, il faudrait regarder le résultat. Or, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas trouvé un journaliste pour en expliquer le contenu, ni un homme politique pour expliquer les choix qui ont été faits.

Or ces choix sont désastreux pour l'Agriculture du Burkina et de l'Afrique de l'Ouest. Les paysans n'ont rien obtenu de ce qu'ils ont demandé. Un seul exemple, alors que les pays de l'Afrique de l'Est protègent  leur filière riz avec succès, en taxant leurs importations de riz de 35 % à 75 %, la CEDEAO a maintenu son taux à 10 %, avec les résultats que nous connaissons bien, nos pays sont envahis de vieux riz (jusqu'à 10 ans d'âge) à prix cassé (le riz également cassé, mais baptisé « brisure de luxe ! ». Or, on nous annonce que le nouveau TEC va entrer en vigueur le 1er janvier 2015.

Et comme une catastrophe n'arrive jamais seule, je viens d'apprendre que l'Europe vient de signer, sans débat, l'Accord de Partenariat Economique (APE) avec l'Afrique de l'Ouest – l'Europe n'ayant pas le courage d'appeler cet accord « Accord de Libre Echange », ce qu'il est en réalité. Lire la suite

 


16/12/2014
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Treize pays se rapprochent de l’objectif d’éradication de la faim

        

La FAO honore les réalisations du Brésil, du Cameroun, de l’Ethiopie, du Gabon, de la Gambie, de l’Iran, du Kiribati, de la Malaisie, de Maurice, de la Mauritanie, du Mexique, des Philippines et de l’Uruguay

30 novembre 2014, Rome - Treize pays ont obtenu aujourd'hui la reconnaissance de la FAO pour les progrès exceptionnels qu'ils ont réalisés dans la lutte contre la faim et qui leur ont permis d'atteindre les objectifs internationaux avant la date limite de fin 2015.

Le Brésil, le Cameroun, l'Ethiopie, le Gabon, la Gambie, l'Iran, Kiribati, la Malaisie, Maurice, la Mauritanie, le Mexique, les Philippines et l'Uruguay font désormais partie de la liste croissante des pays qui ont accompli de grandes avancées dans la lutte contre la sous-alimentation.

A l'actif de ces pays, la réalisation avant terme du premier Objectif du Millénaire pour le développement qui vise une réduction de moitié de la proportion des personnes souffrant de la faim avant la fin de 2015 ou l'objectif plus ardu du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 qui consiste à réduire de moitié le nombre absolu de sous-alimentés à l'horizon 2015.

Au cours d'une cérémonie au siège de la FAO, à Rome, M. José Graziano da Silva, Directeur général de l'Organisation, a décerné des diplômes d'honneur aux représentants des gouvernements de ces treize pays.

"Vous avez surmonté de grands défis dans des conditions économiques mondiales et des environnements politiques difficiles. Vous avez fait preuve de volonté et mobilisé les moyens", a dit M. Graziano da Silva en s'adressant aux dignitaires de ces pays.

Les progrès en vue de l'éradication de la faim dans le monde au cours des dix prochaines années "gagnent de l'ampleur", mais il reste encore beaucoup à faire, car 805 millions de personnes continuent de souffrir de sous-alimentation chronique, a ajouté le Directeur général de la FAO qui a exhorté les pays à accélérer la cadence.

Pour toucher au but, il faut "améliorer la qualité et l'efficacité des systèmes alimentaires, promouvoir le développement rural, augmenter la productivité, accroître les revenus ruraux, rendre plus accessible l'accès à la nourriture et renforcer la protection sociale", a encore dit M. Graziano da Silva.

Selon les estimations de la FAO, l'Ethiopie, le Gabon, la Gambie, l'Iran, Kiribati, la Malaisie, Maurice, la Mauritanie, le Mexique et les Philippines ont déjà atteint le premier Objectif du Millénaire pour le développement, tandis que le Brésil, le Cameroun et l'Uruguay ont également atteint l'objectif plus ambitieux du Sommet mondial de l'alimentation consistant à réduire de moitié le nombre d'affamés à l'horizon 2015.

Parmi les éminentes personnalités qui ont reçu les Diplômes délivrés à leurs pays respectifs par M. Graziano da Silva, citons Mme Isatou Nije-Saidy, vice-Présidente de la Gambie, Mme Tereza Campello, Ministre brésilienne du développement social et de la lutte contre la faim, M. Menye Essimi, Ministre camerounais de l'agriculture et du développement rural, M. Tefera Derbew, Ministre éthiopien de l'agriculture, M. Luc Oyoubi, Ministre gabonais de l'élevage, de la pêche et de la sécurité alimentaire, et M. Brahim Ould M'Bareck Ould Mohamed el-Moctar, Ministre mauritanien du développement rural.

A ce jour, 63 pays en développement ont atteint la cible des OMD, et six autres sont sur la bonne voie pour l'atteindre d'ici à 2015. Parmi les 63 pays qui ont atteint cette cible, 25 ont également atteint l'objectif plus ambitieux du Sommet mondial de l'alimentation qui consiste à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015.

Les facteurs clés du succès pour réduire la faim

Le rapport des Nations Unies L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2014), publié plus tôt cette année, identifie plusieurs facteurs clés ayant favorisé les succès remportés par les pays pour réduire la faim, l'élément primordial étant la transformation de l'engagement politique en mesures efficaces.

Le Brésil, note le rapport, a placé la lutte contre la sous-alimentation au centre de son agenda politique avec le lancement en 2003 du programme Faim Zéro, qui introduisit des mesures de protection sociale, notamment les transferts monétaires au profit des pauvres, les repas scolaires au niveau national et des programmes innovants pour l'agriculture familiale. Le lien entre la protection sociale et le soutien à la production a contribué à la création d'emplois, au relèvement des salaires réels, à la diminution notable de la faim et à une plus grande égalité des revenus.

Dans un grand nombre de pays - dont l'Ethiopie, le Gabon, la Gambie, Maurice, la Mauritanie, les Philippines - la réalisation des objectifs fixés à l'échelle internationale est attribuable à la croissance économique et aux politiques mises en place par les gouvernements au cours des deux dernières décennies. Dans la plupart des pays, les interventions dans l'agriculture ont été complétées par des programmes de protection sociale visant à assurer une aide immédiate aux franges vulnérables de la population.

Le Cameroun a été en mesure d'améliorer la situation de sa sécurité alimentaire atteignant la cible des OMD dès 2012. Désormais, il a également atteint l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation, malgré plusieurs obstacles, notamment les conditions politiques et de sécurité fragiles dans les pays voisins et les catastrophes naturelles fréquentes (sécheresses et inondations en série entre 2009 et 2012).

Les statistiques de la FAO, qui permettent de déterminer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ou du Sommet mondial de l'alimentation, sont produites en s'appuyant sur les données officielles fournies par les Etats membres et d'autres organismes internationaux.

L'objectif du Sommet mondial de l'alimentation avait été fixé par les représentants de 180 Etats réunis à Rome en 1996 pour discuter des moyens d'éliminer la faim. Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont été établis par la communauté internationale suite à l'adoption, en septembre 2000, par l'Assemblée générale de l'ONU de la Déclaration du Millénaire des Nations Unies

 

SOURCE: Communiqué FAO


01/12/2014
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Jules Zongo, secrétaire générale de la Fédération nationale des jeunes professionnels agricole: "il y a un problème d'éfficacité de l'aide apportée aux producteurs"

 

 

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En 1997, un groupe de jeunes issus des centres de formation de jeunes agriculteurs ou des centres de promotion rurale  fédère leurs groupements respectifs pour créer la Fédération nationale des Jeunes professionnels agricoles(FNJPA).A l’époque il s’agissait de mieux faire entendre la voix des jeunes agriculteurs dont les préoccupations n’étaient forcément les mêmes que celles des aînés. A l’heure ou la communauté internationale appelle les décideurs africains à promouvoir les jeunes dans le secteur agricole, Agri-sahel a rencontré Jules Zongo, le secrétaire générale de la FNJPA. Dans cet entretien il évoque entres autres, les raisons du peu d’intérêt des jeunes pour l’agriculture, l’insuffisance des investissements dans les exploitations familiales et ses craintes par rapport à l’agrobusiness.

Agri-sahel : Pourquoi  avoir créé une organisation professionnelle agricole, uniquement pour les jeunes ?

Jules Zongo : Parce que les jeunes ont des problèmes spécifiques à eux, qui ne sont pas forcément pris en compte dans les autres associations de producteurs. Etant issu de centre de formation ces jeunes ont acquis un certain nombre de connaissance qu’ils n’arrivaient pas mettre en pratique. Sur le terrain ils étaient confrontés aux ainés qui ne sont pas toujours ouverts aux innovations technologiques. A côté de ce problème majeur, il y a aussi la question de l’accès à la terre. Les jeunes n’accèdent pas facilement à la terre surtout que beaucoup de parent veulent que leurs enfants continuent à travailler pour le compte de la famille. Or le jeune qui est formé dans un centre à d’autres idées et d’autres ambitions. Nos ainés, nos parents mènent une agriculture de subsistance. Au-delà de cette agriculture qui se limite aux besoins alimentaires et sociaux tels que assurer les mariages ou les funérailles, les jeunes ont d’autres besoins .Ils veulent vivent décemment .D’où un conflit d’intérêt.

Agri-sahel : La situation n’a-t-elle pas évoluée aujourd’hui ?

Jules Zongo : C’est une réalité que certains jeunes vivent toujours. Toutefois la situation a un peu évolué. Avec le brassage entre ces jeunes et les ainés, et au fil du temps, les gens comprennent qu’on ne peut plus continuer à mener une agriculture de subsistance. D’ailleurs on peut même dire que la présence de ces jeunes à contribuer énormément aux changements de mentalité.

Agri-sahel : Quand vous dite que les jeunes aspirent à une autre forme d’exploitation, s’agit-il de l’agrobusiness ?

Jules Zongo : Non. En fait  quand les jeunes sortent de centre formation, ils ne voient pas forcement l’agrobusiness. Ils veulent avoir leurs propres exploitations ou alors, que même au sein de l’exploitation familiale qu’on puisse les responsabiliser et surtout qu’ils puissent profiter des revenues de cette exploitation agricole. Or sur le terrain on constate que même si les jeunes constituent la principale main d’œuvre, c’est le chef de famille qui profite des recettes soit en prenant une nouvelle femme ou pour organiser des funérailles.

Agri-sahel : Cela explique-t-il le fait que les jeunes ne s’intéressent pas l’agriculture ?

Jules Zongo : Bien sûr. Certains jeunes ne pensent pas qu’ils puissent gagner leur vie à travers l’exploitation de la terre parce que tout simplement, ils voient que leurs ainés ont du mal à s’en sortir. Donc ça ne les motive pas. Toutefois ceux-là qui ont bénéficié de formation ou qui ont reçu certaines informations savent qu’ils peuvent réussir s’ils acceptent de prendre l’agriculture comme un métier. Car la plupart des jeunes ne voient l’agriculture comme un métier. Ils pensent que c’est parce qu’on a échoué ailleurs qu’on retourne à la terre. Pire même les autorités ne considèrent pas l’agriculture comme un métier. Quand vous partez à la police pour établir votre pièce d’identité, si vous dites que vous ne faites rien, ils mettent automatiquement cultivateur. C’est un fourre-tout.

Agri-sahel : Il y a quand même quelques jeunes qui commencent à s’y intéresser et qui y trouvent  leur compte. N’est-ce pas?

Jules zongo : Oui depuis un certain temps il y a un intérêt. De plus en plus de jeunes quittent les villes pour s’installer dans les villages afin de pratiquer l’agriculture. D’abord ils ont du mal  à trouver de l’emploi en ville. Ensuite grâce aux informations qu’ils reçoivent à travers les médias, certains jeunes finissent par être convaincus qu’ils peuvent gagner leur vie dans la production agricole. De plus, il y a aussi ceux qui ont été formé dans les centres de formation professionnelle. On constate même un flux migratoire des jeunes de la ville vers le milieu rural.

Agri-sahel : Que préconisez-vous pour attirer plus de jeunes vers ce secteur ?

Jules Zongo : Nous nous pensons qu’il faut mettre l’accent sur la formation professionnelle. Il ne s’agit pas obligatoirement d’augmenter les centres de formation mais plutôt augmenter le nombre des jeunes formés et surtout revoir les modules de formation qui sont dispensés dans ces centres. Au niveau de l’effectif de certains centres ça ne va pas. Pour un centre qui peut accueillir plus de 100 à 150 élèves et on se retrouve  avec moins de 30 personnes. Certains même abandonnent en cours de route parce qu’ils n’y trouvent pas leur compte. Car il ne s’agit pas seulement d’aller apprendre les techniques culturales c’est-à-dire le semi en ligne, la traction animale, etc. Le jeune qui va dans un centre formation a besoin de savoir  par exemple en investissant tant et tant combien il peut espérer gagner. Il s’agit surtout de lui apprendre à gérer convenablement son exploitation. Il faut développer des modules en entreprenariat .Je me rappelle qu’une fois nous sommes allés former des jeunes dans un centre pendant 6 jours. Ils nous ont avoué que n’eut été cette formation, ils envisageaient de faire autre chose que l’agriculture bien qu’étant dans un centre de formation agricole.

Agri-sahel  : Parlant de votre expérience personnelle, comment êtes-vous venu à l’agriculture ?

Jules Zongo : Après ma terminale il y a eu le lancement d’un projet en 1994, appelé projet brigade de production qui était un projet des engagements nationaux. J’étais intéressé et donc je suis allé prendre part au recrutement. Par la chance j’ai été retenu. Nous avons été formés à Kamboinsin au Centre de formation des formateurs agricoles de Kamboinsin la première année. Après cette phase théorique, il fallait obligatoirement produire pendant une année. Nous avons donc été affectés dans les centres de production pour la pratique. C’est ainsi que je suis allé au centre de formation PK 60 à Fada. A l’issue de la formation, il appartenait à chacun de chercher un terrain pour exploitation. Mais comme moi je venais de Ouagadougou, ce n’était pas évident de trouver une terre aux alentours. Par contre au centre de production il y avait des possibilités .Donc j’ai décidé d’y rester.

Agri-sahel : Quitter Ouagadougou la capitale où la plupart des jeunes rêvent de travailler dans un bureau, pour pratiquer l’agriculture. Qu’est ce  qui a bien pu vous motivez ?

Jules Zongo : Il faut dire que pour moi l’agriculture est une vocation. Pendant les vacances je partais au village .Je voyais comment les gens travaillaient. Ça m’intéressait beaucoup.

Agri-sahel  : Et quelle a été la démarche pour avoir accès à la terre ?

Jules Zongo : Nous avons eu la chance qu’au centre même de production, il y avait des possibilités énormes là-bas. Il y avait plus de 1000 hectares aménagés. Nous avons écrit à l’époque au ministre de l’agriculture qui nous a concédé 80 hectares. Donc ça été relativement facile pour moi d’avoir une exploitation. Même jusqu’à présent c’est là que travaillons. Nous avons chacun environ 8 hectares. En dehors de cela, certains d’entre nous négocient des terrains avec les propriétaires terriens. Jusqu’ à présent à l’Est les jeunes n’ont pas beaucoup de difficultés à accéder à un lopin de terre contrairement Sapouy et Léo où les agro-businessmen sont en train d’accaparer les terres. L’aspect pécuniaire n’a pas encore pris le dessus à Fada. J’espère qu’ils (parlant des agro businessmen) ne vont pas m’entendre et commencer à faire main basse sur nos terres(Rires)

Agri-sahel  : Craignez-vous autant les agro- businessmen?  

Jules Zongo : Oui bien sûr. Parce que ce que nous constatons que lorsqu’on parle d’agro- businessmen, les gens ont tendance à croire que c’est lorsqu’ils vont prendre 30 à 50 hectare qu’il font de l’agro-business.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Ils viennent acheter de grosses superficies et lorsqu’ils ont les papiers, ils n’exploitent pas. C’est pourquoi nous pensons d’ailleurs que l’agrobusiness doit être mieux défini. Et surtout qu’il ait un cahier des charges qui les obligent à suivre certaines conditions plutôt que d’aller borner des terres et disparaître. Certes, il y a quelques personnes qui ont de grandes superficies qu’ils exploitent et qui sont même des modèles. Mais ce sont des exploitants familiaux. Cependant, ceux-là qui viennent comme ça pour s’intégrer et faire de l’agriculture un business ne tiennent pas. En tous cas ils sont rares.

 

Agri-sahel  : Donc pour vous l’agrobusiness n’est pas rentable ?

Jules zongo : Je n’ai pas dit ça. Toutefois ce n’est pas évident. Car c’est exactement faire du commerce. J’ai acheté telle chose à tant de francs, il faut obligatoirement que je le revende pour gagner un bénéfice de deux ou trois fois plus. Or dans l’agriculture souvent ce n’est pas le cas. D’ailleurs ce n’est parce qu’on a les moyens qu’on peut réussir dans l’agriculture et souvent, ils n’ont pas de compétence techniques. Il y a une étude qui été menée par le RVCC avec le GRAF dans la région du centre sud et qui montre que ceux-là qui ont de gros moyens ne sont pas ceux réussissent. On peut voir dans une exploitation des gens qui ont deux ou trois tracteurs et bien d’autres investissements importants mais qui malheureusement qui n’arrive pas à rentabiliser. Pire, leurs rendements, comparés à ceux des exploitants familiaux, étaient en deçà des attentes. Les petits exploitants avaient de meilleurs résultats. Cela veut dire que ceux qui veulent faire l’agrobusiness doivent se former ou alors embaucher du personnel compétent. Et également il faut faire des investissements réfléchis .Sinon à la limite on pourrait penser que c’est tout simplement du blanchiment d’argent

Agri-sahel : Conformément aux engagements de Maputo, le gouvernement du Burkina Faso investi en moyenne 10% de son budget dans l’agriculture. En tant que producteur sentez-vous réellement ses efforts dans les champs ?

Jules Zongo : Tout en louant les efforts du gouvernement, nous disons qu’il reste encore beaucoup à faire. Pour un pays ou plus 80% de la population dépend de l’agriculture, même 14% c’est insignifiant. Pour que les producteurs puissent sentir réellement les efforts, il faut beaucoup plus que ça. L’Etat n’arrive pas couvrir les besoins des producteurs en intrants. Par exemple très peu de producteurs ont accès aux engrais subventionnés. On essaye de cibler les plus vulnérables pour donner les semences améliorées et les engrais. Certains producteurs qui gagnent les semences améliorées n’ont pas les moyens pour prendre l’engrais malgré la subvention. Or, pour que la semence améliorée puisse s’exprimer  il faut l’engrais. Il y a donc un problème d’efficacité.

Même pour le mode de distribution, la meilleure formule reste à trouver. Actuellement les organisations paysannes dont le rôle aussi est d’assurer un appui conseil à leurs membres ne sont pas responsabilisées dans la distribution des intrants. Pour nous, lorsqu’on appui un producteur au cours d’une année, il faudrait que l’année suivante cette personne puisse être à mesure d’acquérir les semences de bases avec ses propres moyens plutôt que d’attendre encore de l’aide. Or chaque fois c’est la même chose. Par exemple, les organisations professionnelles agricoles pourraient faire des achats groupés pour redistribuer à leurs producteurs. Dans le cas contraire tous les efforts de l’Etat pourraient être mis en cause, le jour où il viendrait à se retirer.

 

Entretien réalisé par Fatouma Sophie Ouattara

Sofifa2@yahoo.fr


30/09/2014
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Enfin l'exonération tant attendue des taxes et droits douane sur les tracteurs!

Chers amis

Vous avez suivi comme moi la cérémonie de remise de 300 tracteurs à l’Union nationale des Producteurs de coton du Burkina (UNPC/B) ce vendredi 21 mars par le Premier ministre. L’Etat burkinabè a bien voulu répondre à une des préoccupations du monde paysan à travers une exonération de plus de 568 millions de  F CFA des taxes et des droits de douanes. Donc en réalité, il faut dire que l’expression  remise ne sied pas trop dans ce contexte car, ces tracteurs  ne sont pas un don. Ils ont coûté plus de 1,9 milliard de F CFA à l’UNPCB.

Cependant, en suivant les informations à la télévision, cette phrase du Premier ministre m’a semblé opportuniste:« C’est une importante acquisition historique qui a été possible grâce à la bonne volonté du Président Blaise Compaoré et de son souci permanent à moderniser l’agriculture » .Tout comme moi, bien de personnes   y voient une façon d’entretenir un culte autour de la personne de Blaise Compaoré. D’ailleurs les mots du maire de la ville de Bobo-Dioulasso Salia Sanou, qui témoignait sa « reconnaissance au président du Faso qui ne cesse d’accompagner les populations, en particulier les producteurs pour un développement harmonieux du Burkina» allaient dans le même sens. Du coup, l’effort de ces braves producteurs  qui ont dépensé leur  propre argent  pour l'acquisition des tracteurs semble être omis. On voit bien que  le Premier ministre et son gouvernement ont profité de l’occasion pour faire une récupération politique au profit de Blaise Compaoré en disgrâce actuellement.

Bref, chers amis, si moi, en tant que petit producteur de la cité du paysan noir, situé à plus de 400 km de la capital, n’est pas dupe, je suppose que beaucoup de gens aussi.

Au-delà de cet opportunisme flagrant du gouvernement, je pense que l’initiative est à saluer et mérite d’être renouvelée. Il me semble inimaginable qu’on puisse atteindre la sécurité alimentaire sans une mécanisation de notre agriculture. Je sais que d’aucuns diront que ces tracteurs sont destinés aux membres de l’UNPC/B et donc à la production du coton uniquement. De par ma petite expérience, c'est une vision erronée .D'une façon ou d'une autre, cela va également servir à la production céréalière et donc à la Sécurité alimentaire. J’ai ouïe dire  que les 300 tracteurs sont loin de pouvoir satisfaire la demande. C’est non seulement la preuve que les acteurs agricoles sont de plus en plus solvables mais aussi qu’il y a un nouveau dynamisme dans le financement de l’agriculture.J’ose espérer qu’il y aura un effet contagion et que même les producteurs de filières céréalières comme moi, pourront bénéficier de pareil financement.

Le paysan noir

 


25/03/2014
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Une technique radiographique pour renforcer la valeur des aliments

mais.jpgDes chercheurs agricoles rwandais ont pu adapter une technologie largement utilisée dans le secteur minier pour analyser la teneur en sels minéraux des aliments comme le haricot ou le maïs, dans le but d'en accroître la valeur nutritive.

L'équipe, constituée de chercheurs du Rwandan Agricultural Board (RAB), dit avoir tiré l'idée d'une étude publiée dans la revue Plant and Soil en début d'année (21 janvier), consacré au recours à la spectrométrie de fluorescence X (SFX) pour déterminer la teneur en matières minérales des échantillons de sol.

L'analyse SFX génère des rayons X de différentes couleurs indiquant la présence et la concentration d'éléments comme le fer et le zinc. Les résultats sont rapides et l'analyse de chaque échantillon ne coûte qu'environ US$0.15 centimes, contre $20 pour d'autres technologies d'analyse chimique.

Au Rwanda, le haricot est considéré comme un aliment quasi parfait parce qu'il contient plusieurs nutriments essentiels. Selon le RAB, 22 à 30 pour cent des terres arables du pays sont aujourd'hui affectées à la production du haricot.

L'équipe rwandaise a utilisé la technologie SFX pour analyser trois variétés de haricots bio-fortifiés : le haricot à rames, le haricot nain et le mange-tout. Augustine Musoni, chercheuse principale au RAB, explique comment 15 échantillons au total ont été analysés, permettant de conclure que quatre étaient particulièrement riches en sels minéraux comme le fer et le zinc. 'C'est un pas en avant dans la [réduction de la] malnutrition qui dans le même temps élève le niveau de vie des petits exploitants', se félicite-t-elle.

La déficience en fer de certaines cultures alimentaires peut retarder la croissance physique et mentale des enfants, et augmenter le risque de décès des femmes en couches, souligne Musoni.

L'étude publiée dans Plant and Soil a été financée par HarvestPLus, qui fait partie du Programme nutrition et santé du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR).

HarvestPlus a conclu des partenariats avec des centres de recherche au Bangladesh, au Mexique et en Inde pour utiliser une nouvelle fois cette technologie sur des aliments comme le riz et le millet perlé. L'organisation a par ailleurs équipé ces centres d'appareils de SFX et formé les scientifiques locaux à leur utilisation.Lire la suite SciDev.net


13/03/2014
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Le jeune rappeur burkinabé, Smarty aux côtés des agriculteurs



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Parmi les célébrités, qui ont pris part à  la campagne « Cultivons » de l’ONG Oxfam lancée en juin 2011, figure le lauréat du prix Découverte RFI 2013,  le rappeur ,Smarty. Ce dernier à confier  au journal Sidwaya, lors d’un entretien réalisé le 26 février dernier, sur les raisons de son engagement.  « Le secteur rural, c’est 30% de bénéfice brut, burkinabè, comprends-tu ma lutte ? Monsieur le président, revoyez le financement. Ce pays repose sur l’épaule des paysans », tel était les mots  de son intervention sur le titre « Où sont passés nos 10% ? ». Lire l' article 


11/03/2014
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8 mars: hommage à ces femmes qui nourrissent le Burkina

Chers amis,

Le 8 mars dernier, la communauté internationale à célébré la journée internationale de la femme. Au Burkina Faso, la cité du Paysan noir, Banfora à eu l'honneur d'abriter les activités commémoratives.  Au cours du forum des femmes avec le chef de l'Etat, j'ai pu me rendre compte à quel point les femmes jouent un rôle primordiale dans l'agriculture. Mes pensées vont particulièrement à cette femme que j'ai rencontré en 2008 dans la province de la Comoé et qui me disait que chaque année elle travaille comme une esclave dans le champs de coton familiale dans l'espoir d'assurer un minimum vital pour sa famille. Mais malheureusement elle constaté que chaque fois que la saison est bonne, le fruit de son travail est utilisé par son mari pour prendre une nouvelle épouse.

Que ce soit pour la culture du coton, la maraîcherculture et même l'élevage, les femmes constituent une source de main d'œuvre incontournable et  sont soumises à des  tâches qui sont souvent très pénibles. C'est donc en toute logique que les femmes du secteur agricole ont soumis comme préoccupation au chef de l'Etat, l'appui à la mécanisation des outils de production , l'accès à l'eau potable  afin d'alléger leur le poids de travail des femmes rurales .Espérons que cet appel sera entendu  et  que ce forum ne soit pas un forum de plus.

 


11/03/2014
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Le président du Faso lance le projet de développement de l'élevage laitier

Chers amis,

Le président du Faso en personne, procèdera au lancement du projet de développement de l'élevage laitier  dans les zones péri-urbaines de Ouagadougou (PDEL-ZPO) au Burkina Faso. D'un coût de plus de 13 milliards de FCFA, ce projet  sera mis en œuvre  dans le bassin laitier de Ouagadougou et interviendra dans 7 régions du pays(91 communes).Il vise selon les responsables, l'amélioration de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté .Le jeune paysan noir que je suis ne  peut que saluer toute initiative tendant à accroître la production nationale laitière. Car j'ai ouï que notre pays malgré ces 9 millions de têtes de bovins, importe chaque année près de 10 milliards de lait.  Un tel projet, s'il est bien mené, permettra de  renforcer la capacité de production des unités de transformation installées autour de la ville de Ouagadougou et d'autres villes  du pays  et booster ainsi la production nationale estimée en 2008 à un million et demi de litre de lait par an soit moins de 15% de la consommation nationale.

Cependant, chers amis en attendant d'avoir plus d'informations sur ce projet, j'avoue que j'ai peur que nous, les petits producteurs ne soyons, une fois de plus, mis de côté par ce projet comme c'est la tendance actuellement . En effet depuis un certain temps, tous les regards sont tournés vers cette nouvelle catégorie de producteurs appelés agrobusinessmen qui bénéficient de la sympathie du politique et des institutions financières. Hors peut-on vraiment lutter contre la pauvreté en ignorant ceux qui représentent plus de 60% de la population? Bref je crois que ce vais m'arrêter là pour ne pas trop parler. On saura davantage sur le projet à l'occasion du lancement officiellement dont je ne manquerai pas de vous faire le compte-rendu.

Cordialement!

Le paysan noir


19/12/2013
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